Le programme de ce concert des 22 et 23 novembre 2023 comporte une des pièce phare du répertoire classique – à savoir le Concerto pour violon de Mendelssohn. L’avez-vous déjà jouée et comment abordez-vous l’interprétation d’un tel chef-d’oeuvre violonistique ?
Cette pièce fait partie de ma vie depuis si longtemps qu’il m’est difficile d’analyser ma façon de I’aborder ! C’est une oeuvre qui m’a toujours parlé et qui reste une de mes préférées à jouer. Je ne fais rien de particulier pour la rendre “différente” ou “mienne”, je la joue simplement de la façon qui me semble appropriée.
À la tête de votre propre quatuor (le Ehnes quartet) et directeur artistique de la Seattle Chamber Music Society, pouvez-vous nous en dire plus sur votre prédilection pour la musique de chambre ?
La musique de chambre a toujours eu beaucoup d’importance pour moi. Il m’a fallu la combiner avec les autres aspects de ma carrière: mon travail de concertiste, mes recitals avec piano, mes recitals de soliste…Ce n’est pas forcément facile mais je sens que cela fait de moi un meilleur interprète, plus complet. Le répertoir de chambre est si riche et varié, je ne pourrai pas vivre sans !
En tant que directeur artistique, quel regard portez-vous sur le reste du programme de ce concert dirigé par James Conlon ? (L’ouverture des Hébrides de Mendelssohn, la Symphonie de chambre op. 110a de Chostakovitch et la Symphonie n°34 de Mozart) ?
Je trouve que c’est un programme magnifique. J’aurais certainement acheté un billet pour voir ce concert ! Je connais très bien la pièce de Chostakovitch dans sa version originale de Quatuor à cordes n°8 et cela sonne vraiment bien avec cet arrangement.
James Conlon et vous-même êtes passés par la Julliard School de NY. Avez-vous déjà travaillé ensemble ? Quelles intentions de travail vous a-t-il donné pour ce concerto ?
Oui c’est vrai, en effet ! J’aime particulièrement travailler avec James. C’est un musicien magnifique et une personne extraordinaire.
C’est la première fois que vous jouez avec l’OCL, connaissiez-vous notre orchestre et quelle image en avez-vous ?
J’en ai entendu énormément de bien et je me réjouis particulièrement de travailler avec cet orchestra, notamment grâce à Renaud Capuçon, qui est um grand ami. Nous sommes nés le même jour de la même année, je l’appelle souvent mon “frère français” !
QUESTIONS D’ÉTUDIANTS DE L’HEMU
Quel est votre rituel pré-concert ?
Pour un concerto, en général, je mange un peu avant la représentation et j’arrive à la salle de concert assez en avance pour avoir le temps de repasser la pièce entière dans ma loge avant le début de mon entrée en scène. C’est comme un échauffement et ça me rassure sur le fait que rien sur scène ne devrait me surprendre.
En quoi vos pratiques du violon et de l’alto vous sont-elles complémentaires ? De fait, abordez-vous les œuvres de la même façon ?
Je crois avoir beaucoup appris sur la tonalité grâce à I’alto et je trouve que jouer du violon développe une grande agilité et dextérité qui peut être bénéfique aussi avec l’alto, donc oui, jouer de ces deux instruments me semble très complémentaire. Quant à savoir si j’aborde les pieces de la même façon avec l’un et l’autre des instruments, oui, je crois que je les considère de la même façon, comme des histoires qui doivent être racontées, peu importe l’instrument joué.
Quel a été votre plus grand atout pour développer votre carrière ?
Avoir des parents qui m’ont soutenu et m’ont appris à être efficace avec mon temps et ma pratique.