L’OCL à Genève

Les musiciennes et les musiciens de l’OCL retrouvent des villes dont ils sont familiers, Fribourg et Lucerne, pour deux concerts panachant aimablement les styles et les émotions. Les Metamorphosen de Richard Strauss proposent ainsi une sombre introspection, nourrie par la lecture du dernier Goethe et un contexte historique pesant. À vif, l’orchestre – délesté du pathos postromantique – porte la lamentation d’un vieil homme brisé par la guerre. Nous sommes en 1945 et la souffrance de Strauss est abyssale. Ces Metamorphosen engagent donc une traversée poignante, que contre-
balancent Mozart et Beethoven.

Le Cinquième concerto pour violon de Mozart, en effet, allie la grâce d’un style encore informé par les pratiques
de la galanterie à un humour presque malicieux, tandis que la Première symphonie de Beethoven s’élance avec
dynamisme, joyeusement ancrée dans la lumière d’un do majeur éclatant. La musique peut tout dire !