Grand Concert n°5

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C’est un voyage dans le premier tiers du XXe siècle que propose ce 1er concert de 2025: du blues des cabarets new-yorkais en passant par les danses hassidiques d’Europe de l’Est, sans oublier la traversée par la Grande Guerre…Ravel et Prokofiev, dans des œuvres à caractère intime, révèlent le monde – leurs mondes – à travers des compositions d’abord créées en petits ensembles avant d’être orchestrées.

Le Tombeau de Couperin de Ravel, composé pendant la Première Guerre mondiale, est marqué par un patriotisme subtil, loin du pathos. Chaque danse de cette suite, dédiée à un camarade tombé au front, évoque des souvenirs de fête et de lumière. L’œuvre, orchestrée en 1919, est un chef-d’œuvre d’instrumentation. Sa Sonate pour violon et piano (1927), laborieuse dans sa composition, marie des mouvements traditionnels à des influences modernes, notamment le blues, inspiré des voyages de Ravel à New-York avec Gershwin.

Prokofiev, quant à lui, compose l’Ouverture sur des thèmes juifs (1919) en réponse à une commande du groupe Zimro. Basée sur des mélodies juives d’Europe de l’Est, cette œuvre combine danses et rythmes klezmer, donnant une forte couleur à la version orchestrée de 1934. Enfin, Pierre et le Loup (1936), destiné aux enfants, est un modèle de conte musical, où chaque personnage est associé à un instrument spécifique, illustrant l’art de l’instrumentation avec simplicité et poésie.